LE PUY NOTRE DAME

Hommage à Rémy Gautret pour le 34ème anniversaire de sa disparition 


La sortie de la messe avec la maman de Rémy Gautret, la population et de nombreux anciens militaires et généraux

Une cérémonie commémorative en souvenir de Rémy Gautret, un jeune du Puy Notre Dame, a eu lieu samedi matin avec une messe dans la Collégiale et une manifestation au monument aux morts. 
De nombreuses personnalités étaient présentes, Monsieur le Maire, Patrice Mouchard et ses adjoints dont Luc Jourdain, voisin et ami du jeune parachutiste décédé
On pouvait noter également l'accompagnement de nos deux conseillers départementaux Bruno Cheptou et Jocelyne Martin qui n'est autre que la sœur de Luc Jourdain et également originaire de Cix
Les nouveaux habitants du Puy Notre Dame ne connaisse pas Rémy Gautret qui habitait le village de Cix et était parachutiste au 1er RCP de Pamiers 
Son nom figure sur le monument du souvenir de la place du Champ de Mars 



Les anciens parachutistes étaient nombreux

En mission comme ses camarades sous l'égide de l'ONU, il se trouvait au Liban, le 23 octobre 1983. 
Deux attentats suicides ont alors frappé les contingents américains et français venus pour le maintien de la paix au Liban. 
Cinquante-huit parachutistes des 1er et 9e RCP sont tués au poste Drakkar. 



Cérémonie au monument aux morts

Tous les ans une association de parachutistes se souvient des camarades tombés à la suite de cet attentat et samedi matin, cet hommage a été rendu au Puy Notre Dame en présence de 57 anciens parachutistes de la 3ème compagnie du 1er RCP de Pamiers 
L'émotion était palpable tant chez les anciens militaires que dans la population, marqués par cet horrible attentat resté dans les mémoires. 
Le président de l'association, le général de la Batie, a accueilli avec beaucoup de simplicité tous les participants venus rendre un hommage en participant à la messe solennelle du souvenir 
Le père André David du canton, lui même ancien parachutiste, a célébré la cérémonie
Cette dernière s'est terminée avec beaucoup d'émotion quand le choeur des militaires a entonné avec beaucoup de ferveur « la prière du parachutiste » 



Le père André David entouré des porte-drapeaux

De nombreux drapeaux de sections d'anciens combattants entouraient l'hôtel et le prêtre, augmentant d'autant la solennité que méritait l'événement 
Puis le cortège s'est dirigé vers le monument aux morts de la commune. Le rôle de chacun, organisé par le général de service, a été bien défini et les dépôts de gerbes se sont succédés dans l'ordre en commençant par les anciens combattants, suivi de la municipalité, des parachutistes avec les généraux présents et pour clôturer celle de l'association déposée avec beaucoup d'émotion par le général de la Batie et la maman de Rémy Gautret. 



La sortie de la messe

Ensuite l'appel des morts a eu lieu et ,dans un silence très prenant, plusieurs anciens militaires ont tour à tour prononcé les noms des cinquante victimes de l'attentat. 
Un militaire sans doute proche des victimes ou survivant n'a d'ailleurs pas supporté l'énoncé des noms et s'est retiré les yeux chargés de larmes ne pouvant plus supporter cette litanie 
Les anciens paras se sont ensuite dirigés vers le cimetière pour rendre un dernier hommage à leur camarade. 
Cette journée restera sans nul doute gravée dans les mémoires de tous les participants. 



Le porte drapeau du régiment parachutiste sort le premier de l'église



Rappel de l'attentat du Drakkar.

Le surnom d’un immeuble de huit étages, d’un poste français où s’est installée depuis environ un mois la 3e compagnie du 1er Régiment de chasseurs parachutistes, à Beyrouth.

Ce qui les a conduits là

Septembre 1982… Dans ce Liban multiconfessionnel miné par la lutte armée palestinienne, déchiré par la guerre civile, écartelé par ses encombrants voisins syriens et israéliens, l’ONU se décide à mettre en place une force de maintien de la paix : la Force multinationale de sécurité à Beyrouth (FMSB).
La situation est alors inextricable.
En juin juillet, les Israéliens ont envahi le pays puis cerné l’ouest de la capitale, prenant au piège Yasser Arafat et ses troupes.
En août, à l’appel du gouvernement libanais, Français, Américains et Italiens se sont déployés pour s’interposer et sécuriser le départ des Palestiniens armés. Mais les civils sont restés.
Le crime se déroule du 16 au 18 septembre. Durant deux jours, les phalangistes chrétiens massacrent les réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila pour venger l’assassinat du président Bachir Gémayel par un membre du parti syrien…
C’est le terrible contexte dans lequel prennent place 2 000 soldats français, 1 600 Américains, 1 400 Italiens et une centaine de Britanniques.
Pour les Syriens, qui considèrent le Liban comme une chasse gardée, ces soldats de la paix sont des intrus.
Des ennemis même pour l’Iran, en guerre contre l’Irak, qui outre son contentieux nucléaire avec la France, reproche à Paris d’armer Saddam Hussein.
Syriens alaouites et Iraniens chiites sont traditionnellement alliés contre les pays occidentaux pour défendre leurs intérêts de puissances régionales.
Enfin, le Hezbollah est en train de naître. Ce sera leur bras armé à l’intérieur du Liban.

Le 23 octobre 1983, l’attaque est dévastatrice.

A 6 h 18, un camion piégé anéantit le QG américain à l’aéroport de Beyrouth et fait 241 morts dont 220 marines.
Deux minutes plus tard, alors que les parachutistes français alertés par l’explosion voient s’élever le lourd panache de fumée au sud de la ville, c’est leur poste Drakkar qui est pris pour cible et s’effondre sur ses occupants.
Du monstrueux amas de béton, il faudra plusieurs jours aux secouristes pour retirer les corps de 58 militaires, 55 parachutistes du 1er RCP et trois du 9e RCP, bilan auquel s’ajoutent 15 blessés.
Seuls 26 soldats s’en sortiront indemnes, mais marqués à vie, dévastés.
Ces hommes ? Encadrés par des professionnels, des officiers et sous-officiers aguerris, ce sont pour la plupart des appelés d’une vingtaine d’années qui ont signé pour un service long et se sont portés volontaires pour le Liban.
Dès le lendemain, le président français François Mitterrand est sur place pour soutenir le contingent français.
Moins d’un mois plus tard, les Super-Etendard du Clemenceau répliqueront contre une caserne de gardiens de la révolution islamique et du Hezbollah, dans la plaine de la Bekaa contrôlée par les Syriens.

Depuis ? Trente quatre années ont passé.
… mais dans le regard des survivants, des familles des victimes, les séquelles de l’effondrement du Drakkar n’ont jamais disparu.
C'est aujourd'hui le colonel Christophe Contant, originaire du Puy Notre Dame également,qui commande en second le régiment des parachutistes de Pamiers