SAMEDI 7 DECEMBRE 2019

MONTREUIL BELLAY

Lu sur Saumur Kiosque

Rassemblement anti-pesticide à Montreuil-Bellay : Incompréhension de la direction de Phyteurop
Ce samedi 7 décembre, à l'appel d'un collectif d’associations citoyennes, environnementales, syndicales, politiques un rassemblement est prévu à Montreuil-Bellay, devant l’usine Phyteurop, classée Seveso, qui fabrique et stocke des herbicides et des insecticides (notre article). La direction de l'entreprise s'offusque.

Alors qu'il était en déplacement à l'étranger, nous sommes parvenus à joindre le directeur de l'entreprise Phyteurop, Martin Dellamaggiore, particulièrement remonté : « Nous avons appris via votre média qu'une manifestation était organisée, mais nous n'avons pas eu de contact direct avec ces associations qui ne nos ne semblent pas être locales. D'un côté, nous comprenons que des associations soient inquiètes suite à l'accident de Rouen et veuillent obtenir des informations sur les conditions dans lesquelles les produits sont fabriqués. Mais nous sommes aussi surpris, car nous sommes une entreprise très intégrée localement, et ce depuis 1966. Notre entreprise compte jusqu'à 50 salariés en période de pleine activité et, comme nous le faisons localement depuis plus de 30 ans, avec les autorités et associations locales, nous sommes prêts à rencontrer leurs représentants dès lors qu'ils en font la demande et dans un contexte bien défini. » Et de citer « Par exemple des associations locales comme le CAC de Montreuil Bellay a visité au moins 2 fois au cours de ces dernières années l'usine eu même titre que la Sauvegarde de l'Anjou qui est venue en visite avec des étudiants en masters à Angers. »

Des pesticides interdits en France ?

Quant aux accusations de ce collectif de produire des pesticides interdits en France et en Europe ou encore de les vendre dans des pays où ils pourraient être utilisés sans les protections adéquats, Martin Dellamaggiore est très clair : « Tout d'abord, notre entreprise travaille dans le strict respect des lois françaises. Par ailleurs, nous n'avons aucune autre autorisation de mise sur le marché que des autorisations françaises. Nous ne vendrons donc pas un produit interdit en France ou interdit en Europe dans la mesure où nous ne vendons nos produits que sur le territoire français. Nous ne faisons pas de fausse monnaie ! Concernant l'export, on travaille avec nos deux filiales européennes. »

Quid de la protection des salariés ?

Concernant les moyens mis en Å“uvre pour la protection des salariés, là encore, pas de faux fuyant de la part du directeur de l'usine montreuillaise : « La sécurité est et a toujours été une priorité. Nous respectons strictement notre arrêté d'autorisation et, ce, d'autant que nous sommes un site Seveso strictement contrôlé par les services de l'Etat. Notre établissement a toujours été considéré par ces mêmes services comme une entreprise parfaitement respectueuse des dispositions légales. Comme tout site Seveso, nous sommes contrôlés régulièrement par à minima 6 services administratifs de l'Etat (1) et ce, plusieurs fois pas an ! Et puis il y a également des organismes de certification indépendants qui interviennent tout au long de l'année sur le site, à l'exemple des assureurs. » Et de continuer : « Des points d'amélioration sont régulièrement demandés par rapport à l'évolution de la législation, Phyteurop y a toujours répondu dans les délais demandés. En outre, nous avons toujours eu pour principe la transparence et le dialogue. Nous accueillons régulièrement et depuis longtemps des membres des familles de l'usine dans les emplois temporaires, confirmant ainsi la confiance de nos employés dans notre usine et sa sécurité. »

Dangers pour les populations et l'environnement ?

Concernant la problématique de l'environnement proche de l'usine, à savoir les habitations, le groupe scolaire ou encore la fontaine d'eau, pas de soucis pour Martin Dellamaggiore : « L'usine a fait l'objet d'un PPRT (NDLR. Plan de Prévention des Risques Technologiques). A savoir, comme toute usine classée Seveso, il s'agit d'un plan particulier des risques établi à la suite de la remise à jour de notre étude de danger validée par les services de l'Etat . La zone délimitée par ce PPRT est de 150m autour des limites de propriété. Et dans ce périmètre, concernant notre usine, il n'y aucune habitation ni captage d'eau. La fontaine Bourreau (NDLR à laquelle fait référence le collectif) est à 5 ou 6 km à l'est de l'usine qui ne se situe pas dans la zone de captage défini par l'Etat à ma connaissance. Dernier point, comme les savent les habitants de Montreuil-Bellay et les associations locales, le PPRT est disponible et consultable en ligne sur le site de la DREAL. »

Aucun litige

Pour finir et pour rassurer les personnes interpellées par le collectif, le directeur n'oublie pas de signifier : « Il y a une CSS (NDLR Commission de Surveillance des Sites) avec laquelle nous travaillons toujours et nous sommes régulièrement contrôlés par toutes les autorités précitées. Pr ailleurs, nous n'avons aucun litige de voisinage depuis plus de 30 ans, tout simplement parce que nous sommes un acteur économique respectueux et avons toujours fait preuve d'ouverture et de dialogue ! »

Pas de rencontre ce samedi

En tout état de cause, pas question pour le chef d'entreprise de rencontrer les manifestants demain : « Il n'y a pas eu de demande de manifestation, ni en mairie ni à la préfecture. On ne sait pas à qui on va avoir à faire : peut-être sont-ce des gentils, mais peut-être aussi des incontrôlés. Et soyons courtois : je ne refuse pas de rendez-vous, dès lors qu'il m'est demandé. Là ce n'est pas le cas. Les grilles de l'usine seront donc fermées. »

(1) Les organismes de l'Etat :
- DREAL (direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) qui effectue des inspections et vérifie la mise en place des plans d'action
- DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes) qui vérifie que l'usine livre à ses clients les produits attendus et que les étiquettes soient conformes à la législation
- ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) qui vérifie que l'usine respecte les formules déposées à l'origine des matières premières - douane qui vérifie selon les dossiers que la législation est respectée
- inspection du travail qui intervient lors de contrôles ponctuels, pour valider certaines procédures
- préfecture avec les associations locales et les élus locaux qui s'assurent au moins une fois par an dans le cadre de la commission de contrôle des actions menées et contrôlées par la DREAL.

LE COUDRAY MACOUARD

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